mercredi 1 octobre 2014

Tu serais là.

Ce matin, je me suis réveillée avec le cafard.
Ce matin, je me suis réveillée avec une boule au ventre.
Ce matin, je me suis réveillée avec une caisse de larmes prête à se déverser à la moindre contrariété.

Ce matin, je me suis réveillée avec une envie soudaine et monstrueuse d'aller boire un café imbuvable au Lutétia, de m'arrêter à la station Arts et Métiers, de manger une pastilla au Marché des Enfants Rouges, ou des escargots surgelés au Café de l'Industrie.
D'aller faire une manif, parce qu'il fait toujours beau pendant les manifs, d'aller fêter ton 1er anniversaire de mariage en buvant plein de vin rouge et en allant danser dans des boites improbables. 
D'aller manger des falafels ou des sushis jusqu'à en être dégoutée à vie. 
D'aller écouter des concerts incroyables pour m'entendre dire que j'ai des gouts musicaux merdiques. De cramer 1 paquet de clopes dans la soirée et de te dire que vraiment, on fume trop. 
De regarder l'intégrale d'une série nazissime et super kitch, avec un chat qui me renifle dans l'oreille. 
De parcourir 3 km dans Paris à pieds en râlant que vraiment, on n'a pas les mêmes mètres.

Parce que tu serais là.

Parce qu'on rigolerait des pièges à hipsters, des mémés un peu racistes, des mous de la cervelle qui sont à la tête de la manif pour tous. Parce qu'on parlerait politique et qu'on s'engueulerait.  Parce que je râlerais du fait qu'il est quasi-impossible de te faire quitter ton sacro-saint 3e arrondissement. Parce qu'on imaginerait des prénoms impossibles pour des bébés hypothétiques et qu'on gueulerait de pas pouvoir promener le chien dans les parcs. Parce qu'on parlerait de toi, de ce qui te rends heureux en ce moment.

Parce que j'ai fait une fille qui va avoir un an et qui te connait à peine.

Parce que Paris, sans toi, c'est pas Paris. 

Parce que ça fait 10 ans qu'on bouffe des huitres ensemble à Noël (ou au moins le vin blanc qui va avec) et que cette année je suis pas sure de pouvoir le faire.

Parce qu'à chaque fois que je croise une faute d'orthographe ou une plante dont je ne connais pas le nom, j'ai un pincement au cœur en me disant que toi, tu saurais.

Parce que ça fait 8 mois que tu es parti, et que tu me manques, ce matin, un petit peu plus que les autres matins.

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